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dimanche 30 avril 2017

Merci, Nicolas Dupont-Aignan !


La journée de vendredi avait bien commencé pour Marine Le Pen. Dans un entretien accordé au Figaro, Marie-France Garaud, gaulliste historique, lui apportait un soutien franc et enthousiaste. Les mots de l’ancienne conseillère du président Georges Pompidou ne laissent guère de place au doute : « Je n’ai jamais rencontré Marine Le Pen. Nous avons échangé, jeudi, par téléphone. Aujourd’hui, elle est la seule candidate qui n’est pas pieds et poings liés devant les Allemands. Manifestement, elle est la seule à avoir le tempérament pour rétablir la souveraineté de la France. Elle a, je crois, le sens de l’État au point de préserver notre nation. »

Dès après la médiatisation de cet appel prestigieux en faveur de la candidature de la nation, des bruits de couloir commençaient à circuler sur un éventuel rapprochement entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, candidat du parti Debout la France au premier tour de l’élection présidentielle. Fort de ses presque 5 %, le député de la 8e circonscription de l’Essonne a longtemps hésité avant de prendre sa décision.

Vers 18 h, il indiquait à la presse qu’il attendrait le JT de France 2 pour s’exprimer. Nicolas Dupont-Aignan a donc ménagé le suspense. Pour le meilleur. En effet, l’annonce de l’accord de gouvernement conclu avec Marine Le Pen est tombée au moment idéal, cinq jours après le début d’une campagne de second tour menée tambour battant !

« Je me suis dit, je ne peux pas appeler à voter Marine Le Pen sans aller la voir. 
 Sans savoir si elle veut élargir sa majorité. Nous avons beaucoup discuté cette semaine. […] Je pense que la France est à la croisée des chemins, qu’on a vécu cinq ans terribles avec François Hollande et qu’Emmanuel Macron est un relent puissance 10. […] Je soutiendrai Marine Le Pen, je ferai campagne avec elle », a ainsi déclaré le gaulliste humaniste.
 
Un moment historique qui en appelle d’autres, Nicolas Dupont-Aignan pouvant jouer un rôle de levier pour attirer un électorat de droite inquiet, le plus souvent sans raisons objectives pour l’être. Le « front républicain » anti-Marine Le Pen n’est plus. Après s’être heurté aux électeurs, ce processus contraire à l’esprit de nos institutions démocratiques échoue contre la classe politique, n’existant plus guère que médiatiquement.

Dans le même temps semble émerger un front d’opposition aux politiques défendues par Emmanuel Macron, uniquement mû par l’intérêt supérieur de la France. Par un paradoxe étonnant, le marcheur semble isolé, quand Marine Le Pen se transfigure en championne d’un bloc souverainiste élargi aussi cohérent que conséquent.

Peut-on se prendre à rêver ? Oui. Depuis dimanche, une nouvelle campagne a commencé. Chaque jour qui passe apporte un peu plus de crédit à une éventuelle victoire de Marine Le Pen, laquelle porte des coups sans relâche à son adversaire. Elle prend, d’ailleurs, toutes les initiatives.

Ce samedi matin, elle annonçait que Nicolas Dupont-Aignan serait son Premier ministre, si d’aventure elle l’emportait le 7 mai. Bientôt, peut-être, Henri Guaino lui apportera-t-il un soutien officiel… Quant à Emmanuel Macron, il se montre provocateur dans Le Figaro, attaquant méchamment Les Républicains et le Parti socialiste… Il serait bien en peine d’annoncer son Premier ministre ou la future majorité avec laquelle il compte gouverner. Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup…

 Gabriel Robin

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