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samedi 29 avril 2017

"Trahison", "Honte","Collabo"... La droite vent debout contre Dupont-Aignan

 

Si le rapprochement fait sourire les deux nouveaux alliés de l'extrême-droite, il fait grincer des dents dans la droite traditionnelle.
Si le rapprochement fait sourire les deux nouveaux alliés de l'extrême-droite, il fait grincer des dents dans la droite "traditionnelle". (Crédits : CHARLES PLATIAU)
Alors que le candidat de Debout la France s'est toujours revendiqué gaulliste tout en réfutant l'idée d'un rapprochement avec le Front National, Nicolas Dupont-Aignan a rejoint la campagne de Marine Le Pen pour le second tour. A droite, les réactions, et les coups, pleuvent... 
 
Alain Juppé avait dégainé parmi les premiers. Dans la nuit de vendredi à samedi, soit quelques heures après l'annonce du ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen, l'ancien premier ministre a qualifié de "trahison" la décision du président de Debout la France dans un billet publié sur son blog. Il encourage les Français à rejeter le Front National et renouvelle son appel au vote pour Emmanuel Macron.

La journée du 29 avril a commencé par une conférence de presse commune entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, dans laquelle la candidate du FN a annoncé que le président de Debout la France serait non seulement un soutien mais aussi son premier ministre si elle remportait le second tour le 7 mai. Et dans la foulée, les réaction à droite se sont enchaînées.

"Nicolas Dupont-Aignan vient de perdre son honneur", selon Accoyer

 "Cette aventure personnelle et opportuniste le mène sur le chemin le plus sombre", a réagi par communiqué le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer. "Nicolas Dupont-Aignan montre son vrai visage, celui de la trahison", déplore-t-il. "Récemment encore, il revendiquait sa filiation avec Philippe Séguin, je l'invite à relire les discours de ce grand gaulliste sur le Front national. Ils étaient sans ambiguïté et d'une grande clarté : un gaulliste ne peut se compromettre avec le FN, il en va de son honneur", ajoute-t-il. "Nicolas Dupont-Aignan vient de perdre le sien", conclut le numéro un des Républicains.

Le centriste François Bayrou, allié à Emmanuel Macron, a évoqué sur Twitter une "immense honte", l'ex-ministre de droite Dominique Bussereau parle d'un "vrai collabo" et Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d'Île-de-France, regrette "l'honneur perdu" du député de Debout la France.

Un parcours qui intrigue

Si les femmes et hommes politiques de droite son nombreux à faire référence à la trajectoire du candidat arrivé sixième du premier tour, c'est parce qu'il s'est toujours revendiqué Gaulliste et réfutait l'idée d'un rapprochement avec l'extrême-droite. Nicolas Dupont-Aignan a passé une partie de sa carrière au sein de grands partis de droite avant de s'émanciper en 2007 pour fonder sa propre structure, Debout la République, rebaptisé plus tard Debout la France. Depuis lors, il s'est présenté comme indépendant, jusqu'à l'accord de gouvernement scellé avec le Front national.

La décision de Nicolas Dupont-Aignan a également provoqué des remous dans son parti, dont le vice-président, l'ancien journaliste Dominique Jamet, a claqué la porte. Les habitants de la ville de Yerre (Yvelines), dont Dupont-Aignan est maire depuis 1995, ont également organisé une manifestation impromptue pour protester contre ce ralliement, nombre d'entre eux ayant voulu se désolidariser de leur maire.

(avec Reuters)

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