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samedi 24 juin 2017

Pour Tariq Ramadan, l’excision relève de « l’opinion » !

J’évoquais hier, ici même, le discours d’Emmanuel Macron lors du dîner de rupture du jeûne organisé par le CFCM. Il y parlait de la nécessaire « réponse civilisationnelle et morale » aux folies des islamistes.
L’illustration nous en est donnée aujourd’hui dans les faits relatés sur le site de Valeurs actuelles. Aux État-Unis, nous dit-on, « l’imam du centre islamique de Falls Church, en Virginie, a recommandé au début du mois de juin de pratiquer l’excision pour éviter “l’hypersexualité” chez les femmes ».
Si l’on ne sait trop ce que le barbu entend par « hypersexualité », on sait en revanche à quoi ressemble une excision, et quel genre de tortures on inflige aux petites filles pour ce faire. C’est pour cela que « comprenant rapidement l’outrance de son discours, le leader musulman a rapidement fait marche arrière en “s’excusant devant celles et ceux qu’il a offensés” », poursuit Valeurs actuelles.
Salaud mais pas idiot…

On pourrait se dire que ces propos ne sont que le fait d’un obscur obscurantiste au fond de l’Amérique profonde, bref, que tout cela n’a guère d’importance. Sauf que…

Sauf que l’ineffable Tariq Ramadan est venu y mêler son grain de sel pour… défendre l’imam exciseur. Dans une vidéo publiée sur Internet, il a, selon son habitude, expliqué dans un premier temps qu’il n’était pas favorable à cette pratique barbare, puis dans un second temps défendu l’idée que celle-ci est un acte culturel qu’il convient de respecter.

Voici l’extrait traduit par Valeurs actuelles :
« « C’est controversé, mais il faut en discuter. Nous ne pouvons pas nier le fait que [l’excision] fait partie de nos traditions. Il ne faut pas exposer un de nos leaders qui sert la communauté depuis plus de trente ans. Il faut nous lever pour défendre nos opinions, et avant de réagir de manière précipitée sur quelconque sujet, nous devons avoir une discussion interne. […] Il ne faut pas laisser les autres décider pour nous quelles sont nos priorités. Nous devons dire avec dignité et confiance : c’est à nous de décider, pas aux islamophobes ni aux racistes. » »
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De quelles traditions parle-t-il ? Celles de qui, au juste ? Décidées par qui ? En quoi les mutilations sexuelles relèvent-elles de l’opinion, et en quoi les contester fait-il de nous des racistes et des islamophobes ?
Et puis Tariq Ramadan défendrait-il avec autant de détachement des mutilations du sexe masculin ? Car il y en eut, et d’affreuses. Ainsi celle pratiquée dans la tribu des Dowayo du Cameroun, et que rapportait l’anthropologue Nigel Barley dans son livre Un anthropologue en déroute. Une tribu où l’on épluchait le sexe des adolescents comme une banane. Un « rite de passage », comme on dit. Le sexe enveloppé dans une improbable mixture, ils allaient pour la plupart mourir dans la forêt, rongés par l’infection. Ceux qui survivaient avaient la verge comme un chou-fleur. Incapables de se reproduire, ils virent s’éteindre leur tribu.
Avec sa belle gueule dont il sait fort bien jouer, ses jolis costumes et ses émoluments d’universitaire, Tariq Ramadan appartient à la société occidentale. Pas aux tribus moyenâgeuses qui arpentent le désert à dos de chameau ou la brousse seulement vêtus d’un étui pénien et d’un arc en bandoulière. L’excision est, dans le monde où vit ce monsieur, une question de santé publique, pas une affaire d’opinion ou de religion. Ce n’est pas aux imams de décider si elle peut ou non se pratiquer. C’est à la République et au ministre de la Santé de fixer la règle, et à la justice de la faire appliquer. Rien d’autre.

 Marie Delarue

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