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vendredi 8 décembre 2017

Catholiques et identitaires


Julien Langella, 30 ans, militant à l'Action Française puis aux Jeunesses Identitaires, co-fondateur de Génération Identitaire et vice-président de l'association Academia Christiana, vient de publier un ouvrage qui va faire grincer des dents, Catholiques et identitaires - De la Manif pour tous à la reconquête, préfacé par l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Voici ce qu'en dit Minute:
I-Moyenne-32199-catholiques-et-identitaires-de-la-manif-pour-tous-a-la-reconquete.net"[...] Il y a dans le christianisme, outre son origine juive, une dimension d’incarnation, qui en fait la richesse. Langella cite le cardinal Ratzinger, qui ose parler à l’Europe et aux Européens de leur survie :
« L’Europe semble devenue intérieurement vide, comme paralysée d’une certaine manière par une crise de son système circulatoire. On cherche à y pallier par des transplantations de population qui ne peuvent finalement qu’abolir son identité. A cette diminution de ses forces spirituelles fondamentales correspond le fait que sur le plan ethnique, l’Europe semble en voie de disparition », expliquait-il dans L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain (éd. Saint-Augustin, 2005).
L’identité ethnique de la France n’est d’ailleurs pas celle d’une race. Langella cite ici Jacques Bainville : « Le peuple français est un composé. Mieux qu’une race [Bainville pense ici à la race allemande], c’est une nation. »
Face à cette défense de l’identité, il y a bien sûr l’idéologie multiculturaliste, qui en appelle au métissage en jouant sur une ambiguïté fondamentale. En intention, le multiculturalisme prétend défendre la « diversité » (c’est un mot que l’on emploie aujourd’hui à toutes les sauces). Mais le métissage, comme leitmotiv politico-culturel, ce n’est pas la diversité réelle des cultures, c’est le nivellement et l’indifférenciation culturelle garantie sur l’ensemble de la planète. Ce que l’on nous propose ? L’entrée garantie dans un monde nouveau dans lequel les cultures, indéfiniment mixées les unes aux autres, auront simplement disparu au profit d’un gloubi-boulga consumériste dans lequel personne ne sera plus capable de retrouver ses petits ; au nom de la diversité, il y aura, il y a partout la même nourriture, les mêmes fringues, les mêmes divertissements et la même indifférence spirituelle. Cette unification culturelle de la planète est déjà largement entamée. Elle ne va pas sans un appauvrissement considérable de toutes les cultures, qui perdent leur spécificité, leur profondeur, leur richesse dans le grand mélange qui emporte tout et règle désormais nos comportements et nos croyances ou, surtout, notre absence de croyance.
Je voudrais insister sur le dernier chapitre de Langella, qui estune invitation à l’engagement politique des chrétiens, ces « grands muets » depuis deux siècles en France. S’en prenant aux chrétiens muets, Langella n’hésite pas à écrire : « Ils disent : il faut attendre le moment propice. Par propice, ils imaginent des temps où la vérité pourra être pro- clamée sans risque. Cela n’a jamais existé, à part peut-être sous saint Louis dans le beau treizième siècle, et encore... Mais nous en sommes loin et nous ne pouvons plus attendre. Soyons courageux, le courage est contagieux. » C’est l’un des attraits de ce livre riche de réflexions et de références : la volonté de parler clair pour marcher droit ; le goût du courage, malgré ce que Soljenitsyne a appelé son déclin."
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