.

.

samedi 9 décembre 2017

La trahison, acte banal de la société moderne

Françoise ♦Animatrice du site féminin patriote Françoise.net*
Quelques modestes réflexions autour de ma lecture de l’essai de l’écrivain suisse Eric Werner “le système de trahison” publié par les éditions l’âge d’Homme.

Démocratisation de la trahison

francoise-livresLa trahison s’est généralisée, elle s’est démocratisée. Au delà de la crise de l’État-Nation, elle se banalise dans les rapports humains. Ceux-ci deviennent plus éphémères, plus fragiles, même au sein des cellules jadis les plus solides telles que celles du couple ou de l’amitié. Les gens apprennent par ricochet à être plus égoïstes, plus individualistes.
La trahison est un élément qui participe à la crise sans précédent que rencontre à l’heure actuelle le couple et la famille : le divorce plutôt que la recherche de conciliation, l’avortement plutôt que l’adoption ou l’acceptation de l’imprévisibilité de la Vie (qui en fait pourtant son charme), le don juanisme, un certain féminisme etc.
L’abus en tout genre devient ordinaire, normal. Même si un être refuse de (se) donner, on force et on prend, et on trouve ça normal. On pousserait même l’abus à faire de la victime une égoïste qui refuse de partager. Les nombreuses dérives de la violation de la vie privée, notamment par le biais des NTIC (nouvelles techniques de l’information et de la communication) peuvent clairement être rattachées à cette banalisation de la trahison. L’anonymat qu’offre Internet accentue ce phénomène : vengeance, défoulement, sentiment d’impunité mais aussi profonde inconscience du mal et du bien, de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas, le tout combiné à une autre caractéristique d’Internet : la quasi-impossibilité d’effacer l’abus.
Il est parfois difficile de définir les travers de notre société, sans tomber dans le cliché, dans le poncif contre-productif. Avec la réflexion sur la banalisation de la trahison, on touche un élément fondamental de la société moderne et libérale qui est la nôtre, société où le relativisme règne.

Un peuple à l’image de ses élites

Ainsi, le peuple est à l’image de ses élites. Comme le souligne Eric Werner dans son livre “le système de trahison”, il est loin le temps de l’affaire Dreyfus où, coupable ou non, ce jeune militaire attisait les passions. Aujourd’hui, une part conséquente de nos inventions militaires et scientifiques sont dérobées, et cela n’émeut que quelques cercles restreints. Nos élites politiques se fourvoient sans cesse dans la trahison de la Nation Française, la mise à mal de l’État-Nation étant un prétexte à leur opportunisme et à leur lâcheté.
Il est vrai que le système politique tel qu’on le connait aujourd’hui dans nos sociétés occidentales est tout à fait pensé pour favoriser la trahison. Les partis politiques sont pensés comme tels. La philosophe Simone Weil l’a démontré à sa manière dans sa percutante note sur la suppression générale des partis politiques. Mais le monde politique est en pleine recomposition. En particulier en France. C’est pourquoi il importe de réfléchir aux moyens de lutte contre la trahison sous toute ses formes et sur le système de trahison.

Lutter contre le système de trahison

Ainsi est ce une évolution inéluctable ? On ne peut de toute façon s’y résoudre. Comme le dit si bien Dominique Venner, “Dans les revers ne jamais se poser la question de l’inutilité de la lutte. On agit parce qu’il serait indigne de baisser les bras, et mieux vaut périr en combattant que se rendre“. Ainsi, on peut lutter contre la trahison en se montrant soi-même loyale et fidèle : à notre compagnon de vie, à notre famille, à nos amis, à nos camarades et collègues. Bref, ne pas soi-même succomber à la laideur du monde moderne, c’est déjà en soi lutter.
Quand au système, au système de trahison, Eric Werner propose 3 voies possibles de lutte : le recours à l’action violente , vivre “dans les interstices du système” en attendant son écroulement de lui-même et travailler intellectuellement sur le système de trahison. Les deux dernières solutions sont pour moi les seules envisageables car l’action violente, et l’action terroriste en particulier, est très facilement récupérée par le système à son profit. Le terrorisme des années 70 (les Brigades Rouges en particulier) en est un très bon exemple. Mais la récupération des actes terroristes islamistes par le système en est un autre, les terroristes servant à coup sûr de parfaits idiots utiles.
Ainsi, on peut décider de vivre en marge de la société, ou ce qui est pour moi la solution la plus intelligente : un pied dedans un pied dehors. Bref, ne pas se couper de son peuple, tout en tentant de grapiller de l’autonomie là où il est possible d’en grapiller. Réfléchir sur la trahison, sur ses divers aspects sociaux et politiques, et tenter de proposer des solutions, des alternatives, montrer qu’un autre système est possible.
Françoise.net combine réflexions de fond et économie du foyer. “Le patriotisme se vit au quotidien”.