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vendredi 8 décembre 2017

Patrick Buisson et France Inter, quelques précisions sur Oradour et la Vendée


Précisions d'Henri d'Aramis pour les lecteurs du Salon Beige :
Unknown-17Il est rare de voir Patrick Buisson se laisser désarçonner à la radio... sur France Inter.Nicolas Demorand le charge, l’attaque, le pourfend et au lieu de contre attaquer, esquiver, le vieux loup se laisse avoir par la reductio ad hitlerum... Étonnante impréparation !
Le sujet présenté par Nicolas Demorand est le massacre des Lucs-sur-Boulogne, où 564 personnes ont été assassinées par les soldats des colonnes infernales de la Convention. En Vendée, certains évoquent, à tort, l’Oradour-sur-Glane de la Vendée. Bien loin d’une rigoureuse pertinence historique, il s’agit ici de faire parler l’imaginaire avec un massacre que l’on connaît bien, pour rappeler celui que l’on connaît mal : celui des Lucs. La comparaison s’arrête là et, malheureusement, tombe dans l’anachronisme. Le massacre des Lucs s'inscrit dans le troisème plan d'extermination et d'anéantissement de la Vendée conçu et mis en œuvre par le Comité de Salut Public et la Convention qui consiste entre autres de lâcher les colonnes infernales en Vendée. Quant à Oradour-sur-Glane, c'est un massacre d'une seule division, la Das Reich, quasiment sans hiérarchie, livrée à elle-même, sans ordre explicite du haut commandement allemand.
En bref, ces deux horreurs ne se rejoignent que sur la portée symbolique, non sur le fond.
On le sait moins puisque l'extermination des Vendéens reste une tache pour la République, qui, depuis deux cents ans, non seulement essaie de la gommer, mais pire, a fait des bourreaux des victimes et des victimes les bourreaux (par exemple en rendant des hommages solennels aux fondateurs du concept de gazage dont la statue orne l'hôtel de ville de Paris et comme Lazare Carnot qui a été panthéonisé...).
Il faut cependant retourner l’argumentaire — ce que Buisson arrive à produire dans la seconde partie de son allocution : Oradour-sur-Glane, c’est les « Lucs-sur-Boulogne » version limousin. Et non l’inverse ! Buisson s’en rend compte un peu tard, trop tard, car il se laisse enfermer dans le maître étalon de la Seconde Guerre Mondiale, avant de rappeler que la Révolution est la « matrice des totalitarismes » de manière pertinente... Idéologiquement, l'extermination de la Vendée appelé par Baboeuf « système de dépopulation », les expériences du pharmacien Proust, les fours crématoires, les tanneries de peau humaine et la fonte des graisses humaines, entre autres, préfigurent les horreurs du XXe siècle.
Quant à ceux qui mettent en doute la véracité du massacre, qui accusent Patrick Buisson de trafiquer l’Histoire, de la tordre dans son sens, je les renvoie respectueusement à la lecture de Soljenitsyne, dont on ne peut pas nier la pertinence du propos quand il s’agit de totalitarisme. Il y est même d’ailleurs allé, aux Lucs sur Boulogne, le grand dissident, dire à quel point il tenait haut le caractère maternel de la Révolution dans les révolutions du XXe.
Je le répète, il est étonnant de voir Patrick Buisson, se faire chahuter sur des domaines qu’il est censé maîtriser, notamment quand il écrit dessus... Surtout quand il s’agit des martyrs de Vendée, puisque ce massacre continue à être ostracisé, caché aux yeux par la République des droits de l’homme, éclairée par la raison... Au pays des aveugles, le borgne est roi... Je me permets, humblement, de recommander à Patrick Buisson la relecture des ouvrages de Reynald Secher, spécialiste de la matière, Le Génocide franco-français : La Vendée-Vengé et Du Génocide au Mémoricide.