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samedi 9 décembre 2017

Violences de Bertrand Cantat : On attend la réaction des Inrockuptibles


IL'un des membres de Noir Desir a témoigné anonymement dans le Point dénonçant l'omerta autour du musicien:
«Kristina m'a vu et elle m'a demandé, à moi et à tous les autres membres du groupe, de cacher ce que l'on savait. Elle ne voulait pas que ses enfants sachent que leur père était un homme violent. Je savais qu'il avait frappé la femme avec qui il était avant Kristina. Je savais qu'il avait tenté d'étrangler sa petite amie, en 1989. Je savais qu'il avait frappé Kristina. Mais, ce jour-là, nous avons tous décidé de mentir. Nous étions tous sous son emprise. Et nous pensions qu'il se soignerait.»
Un journaliste confirme :
«Beaucoup de gens dans le milieu bordelais savaient que Kristina avait été battue avant l'affaire Vilnius, mais ils se sont tus.»
À sa sortie de prison, seulement trois ans et demi plus tard, il s'installe avec sa femme et leurs deux enfants dans une «relation libre». Il continue de se montrer menaçant envers elle, après avoir appris qu'elle voyait un autre homme, François Saubadu. Elle quitte Bertrand Cantat mais revient presque aussitôt vers lui, comme aimantée.
Il y a quelques semaines, le magazine libertaire Les Inrockuptibles avait consacré un numéro au chanteur. Suite à l'afflux de réactions, la rédaction avait ensuite justifié :
"[...] Des questions qui se posent naturellement aujourd’hui furent déjà soulevées. Cantat avait-t-il le droit, après avoir tué Marie Trintignant de ses poings, à une vie publique ? Comment dissocier l’homme de l’artiste, et faut-il le faire ? En tant que journalistes, nous sommes là pour poser ces questions. Et la question que soulevait notre article consacré à Bertrand Cantat est : pourquoi et comment faire de la musique quand on a tué une femme ? Une question bien trop vertigineuse pour appeler une seule et même réponse. Une question qui, pour certains, ne mérite même pas d’être posée, qui pour d’autres suscite encore des interrogations. Le débat qui suit d’ailleurs la publication de notre interview est là pour le rappeler : rien n’est si simplement simple, rien n’est si simplement compliqué. Ce débat a largement dépassé Les Inrockuptibles. Il est désormais repris par les médias, et notamment au travers de la question de la réinsertion. Des représentants de l’Etat se sont exprimés, des citoyens, des juges aussi, dont celui qui a décidé de la libération de Bertrand Cantat."
Les journalistes des Inrockuptibles faisaient-ils partie de ceux qui savaient que Bertrand Cantat est resté un homme violent envers les femmes ?